Fortune de France de Robert Merle

Fortune de france

Mon avis sur le roman « Fortune de France » de Robert Merle, Livre de Poche, 444 pages.

Autant le dire tout de suite, c’est un coup de cœur pour ce roman, premier volume d’une série de 13 autres qui forment une œuvre complète, avec chacun un titre différent mais qui s’inscrivent tous sous l’intitulé « Fortune de France ».

J’ai découvert Robert Merle récemment, en mars dernier, à propos du livre « Le jour ne se lève pas pour nous », qui se déroulait dans un sous-marin nucléaire français, et pour lequel j’ai écrit un avis (le 21 mars).

Comme son style m’avait plu, j’ai creusé et découvert que cet auteur talentueux avait écrit bien des romans, dont cette série des « Fortune de France ».

Entre les sous-marins et Fortune de France, il faut revenir… Cinq siècles à rebours ! Tiens, tiens ! Cinq siècles à rebours, titre de l’un de mes romans, dont l’action se déroule de nos jours mais dont le personnage principal, un noble du Périgord, revenu en son château moyenâgeux au crépuscule de sa vie, décide de rejeter notre époque et de vivre comme un seigneur du XVIe siècle sur ses terres.

Voilà qui devait déjà me troubler en peu. Puis mon pouls s’est accéléré quand j’ai lu que le héros de cette saga et sa famille étaient des seigneurs du Périgord, habitant un château fortifié, au XVIe siècle ! Et qu’un groupe de « Roumes », écumant la région, s’y était attaqué pendant cette période très troublée de notre histoire, tout comme une bande tenta de prendre d’assaut celui de mon propre héros, le marquis de Savignac, de nos jours, dans un contexte de grand chaos (à venir ?) …

Le parallèle s’arrête là, et c’est bien humblement que j’avoue mon admiration pour Robert Merle qui livre là une œuvre de grand écrivain (qualificatif auquel je ne peux prétendre), passionnante et riche d’un style remarquablement bien restitué de la langue de la Renaissance, dont on s’amuse vite, sans être rebuté d’aucune manière.

À la vérité, ce n’est (heureusement) pas un livre écrit dans le français du XVIe siècle, mais l’auteur utilise des tournures de phrases et parfois un vocabulaire (auquel on se fait vite) qui enchante par son inventivité et nous laisse penser qu’il s’agit bien de la langue de nos ancêtres, mâtinée de langue d’Oc. Au besoin, un glossaire existe en fin de livre pour nous aider à bien comprendre la signification de certains mots, mais je n’y ai pas eu recours, tant tout semblait limpide.

Je le répète, c’est un véritable enchantement de se plonger dans cette belle aventure en Périgord noir, tellement prenante, et de s’attacher à cette famille de Huguenots (les Protestants de l’époque) dans les années si troubles qui précèdent la catastrophe de la sanglante Saint Barthélémy.

Tout est humain, des amours aux épreuves de la famine et de la peste qui sévissent périodiquement. Un récit sublime, une authenticité remarquable qui dévoile les sentiments de jadis, s’appuyant sur les enjeux politiques du temps et leurs répercussions locales.

Et pourtant, tout nous semble actuel, et aisément transposable.

Si vous aimez lire, ce roman est incontournable dans votre bibliothèque. La belle littérature, l’évasion réelle, et la parfaite connaissance de l’Histoire de France en font un véritable bijou.

Bonne lecture !

Jean Notary

 

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